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Blog "La parole du Festival"
La parole des artistes : l'aventure de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain
Le lundi, 02 février 2015
http://imago.imago.perso.sfr.fr/
Depuis 1994, le projet d'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain est engagé sous la forme d'une investigation vidéo auprès des artistes plasticiens vivant en France. Cette approche documentaire a été développée dans les directions multiples de l'art de la deuxième moitié du XX ème siècle en France. Pour mener à bien ce projet, un module vidéo a été déterminé. D'une durée de treize minutes, ce montage offre la possibilité à l'artiste de témoigner personnellement, directement sur l'itinéraire de son travail. A ce jour, 341 artistes ont accepté de s'associer à ce projet en participant à l'enregistrement des entretiens vidéo. Ces documents bruts ont une durée variable entre 30 et 60 minutes. Sur cet ensemble, 310 sujets de 13 minutes chacun sont actuellement montés et disponibles.
Le Ministère de la culture, avec la mission audiovisuelle de la Délégation aux arts plastiques, a soutenu le projet de l'Encyclopédie. La Bibliothèque Nationale de France s'y est intéressée en accueillant soixante quinze sujets terminés pour la consultation dans la salle audiovisuelle du site de la Bibliothèque François Mitterrand à Paris.

Pierre Tilman : La parole est d’Art
Le mardi, 13 janvier 2015
Article paru dans "Chroniques du chapeau noir " http://imago.blog.lemonde.fr/
Oeuvre originale créée pour l'exposition "Pierre Tilman , la parole est d'Art" à la galerie le Garage à Orléans 2015
L'exposition "Pierre Tilman, la parole est d'Art" qui s'ouvre vendredi prochain à la galerie le Garage à Orléans constitue la première Ouverture Nomade du projet de festival "La parole est d'Art" dont j'ai proposé la création. Pour ce programme conçu il y a plus d'un an, le vernissage de vendredi prend une résonance particulière.
A l'origine, l'intention a été de présenter dans une même manifestation toutes les paroles sur l'art : du critique d'art au commissaire d'exposition, du visiteur de musée à l'artiste, du bloggeur au médiateur, du journaliste au responsable de galerie, toutes ces paroles contribuent à tenter de cerner ce phénomène insaisissable : la création.
Une liberté publique
J'évoquais, dans un article de septembre dernier, les oppositions auxquelles se trouvent confrontées ces différentes paroles : "Il ne faut pas chercher longtemps dans l'actualité pour trouver les symptômes des oppositions radicales à cette parole. Ces oppositions sont parfois curieusement le fait de certains qui s'expriment au nom de l'art. Les tentatives se multiplient, notamment dans le domaine de l'art contemporain, pour remettre en question ce qui fait la nature même de cette parole : l'ouverture d'esprit, la remise en cause des tabous, des interdits, bref la liberté de concevoir une pensée déformattée."
Aujourd'hui l'éclairage cru de l'actualité donne un relief particulier à ce projet. Au-delà même des agressions souvent dénoncées ici envers les artistes contemporains et leurs œuvres, la liberté d'expression vient de traverser des moments tragiques avec le massacre de Charlie Hebdo. Plus que jamais la parole des artistes, à l'image de celle des journalistes, des écrivains en général, doit être prise en considération comme un moment privilégié de la liberté d'expression et donc de la liberté en général. Le festival La parole est d' Art mettant en avant la parole de la création sous toutes ses formes se doit d’intégrer ces valeurs de liberté si chèrement payées par les journalistes caricaturistes.
Pierre Tilman : les mots en liberté
Pierre Tilman a été évoqué à plusieurs reprises dans ce blog a propos des multiples aspects de son travail : écrivain, poète, artiste plasticien, performeur, il sait bien de quoi sont faits ces mots dont il joue si aisément. Pour l’artiste plasticien, le plaisir continue. Avec quelques objets de bricolage, quelques petits soldats en plastique, l’art se prolonge comme un jeu d’enfant. Cette parole multiforme qui s'exprime par les écrits, les objets, les lectures-performances fait de cette œuvre un exemple significatif du contenu ambitionné par le festival La parole est d'Art.
Aujourd'hui, en ce mois de janvier 2015, une grille de lecture nouvelle est venue ajouter une ardente obligation à notre propos : montrer combien cette parole sur l'art s'exprime comme une composante de la liberté. La défense des artistes contre toutes les agressions est aussi une parole à porter plus haut et plus fort pour que leur création s'exprime sans restriction. La liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
Exposition "Pierre Tilman, la parole est d'Art"
Festival La parole est d'Art
Du 16 janvier au 2 février 2015
Vernissage le 16 janvier à 18 h
avec une lecture-performance de l'artiste
Galerie le Garage
9 rue de Bourgogne
45000 Orléans
Le jeudi, 08 janvier 2015
Jacques Tissinier : Collège Aubervilliers hommage à Paul Eluard
Au moment où le drame frappe notamment les journalistes de Charlie Hebdo, on mesure combien la parole sur l'art, la parole des artistes participent à la préservation de ce bien précieux : la liberté d'expression. Ecrite, parlée, cette parole constitue notre bien commun.
La parole militante : les Malassis
Le lundi, 29 décembre 2014
" La Coopérative des MALASSIS comprenait cinq peintres: CUECO, FLEURY, LATIL, PARRE, TISSERAND. Rien n'est différent, en apparence, de ce qui se passe dans une coopérative laitière ou artisanale: mise en commun de locaux, de matériel, de compétences techniques etc...; mais en réalité, il s'agit d'une association de peintres s'efforçant, par une pratique poussée de création collective, de rechercher ou d'approfondir de nouvelles formes d'art politique.
La coopérative des Malassis est issue du salon de la jeune peinture dont le rôle a été prépondérant en France avant 1968, et en 1968 même. Les premiers écrits ou travaux de la Jeune Peinture témoignent dès 1966 de la conscience claire d'une crise idéologique et de la nécessité de repenser le rôle des artistes et de leurs produits en termes politiques. La crise de mai 1968 a illustré et fait mûrir ces points de vue donnant à la Jeune Peinture une position d'avant garde. Dès 1967 en effet les peintres du " La Coopérative des MALASSIS comprend cinq peintres: CUECO, FLEURY, LATIL, PARRE, TISSERAND. Rien n'est différend, en apparence, de ce qui se passe dans une coopérative laitière ou artisanale: mise en commun de locaux, de matériel, de compétences techniques etc...; mais en réalité, il s'agit d'une association de peintres s'efforçant, par une pratique poussée de création collective, de rechercher ou d'approfondir de nouvelles formes d'art politique.
La coopérative des Malassis est issue du salon de la jeune peinture dont le rôle a été prépondérant en France avant 1968, et en 1968 même. Les premiers écrits ou travaux de la Jeune Peinture témoignent dès 1966 de la conscience claire d'une crise idéologique et de la nécessité de repenser le rôle des artistes et de leurs produits en termes politiques. La crise de mai 1968 a illustré et fait mûrir ces points de vue donnant à la Jeune Peinture une position d'avant garde. Dès 1967 en effet les peintres du salon de la jeune peinture affirmaient:
La nécessité de dépasser la conception esthétique en ne lui donnant comme fonction que le seul rôle de véhicule du langage pictural.
La nécessité d'affirmer la prééminence du contenu politique de classe.
La nécessité de développer la pratique de groupe en soumettant le travail individuel à la vision critique du groupe."
Source : catalogue de la galleria Ciak à Rome en 1973
Herni Cueco, seul témoin vivant de la copérative des Malassis, a poursuivi son oeuvre personnelle. Témoignant sur ce chemin redevenu solitaire, le peintre s’exprime avec beaucoup de simplicité ; on le sent toujours en quête d’interrogation sur son travail, presque étonné de son développement.
Henri Cueco Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain
http://imago.imago.perso.sfr.fr/cueco.htm
Les Malassis,
une coopérative de peintres toxiques (1968-81)
du 18 octobre 2014 au 8 février 2015
Musée des Beaux-Arts de Dole
85 rue des Arènes - 39100 Dole
La vie imaginaire de Jacques Monory
Le vendredi, 19 décembre 2014
L’œuvre de Jacques Monory, depuis plus d’un demi-siècle de peinture, a connu tous les états de la vie d’un artiste : reconnue, glorifiée, un peu oubliée, puis célébrée. Depuis ces années, combien de textes ont été écrits sur son travail ? Difficile d’intervenir après tant de réflexions brillantes sur l’itinéraire de ce peintre. C’est davantage l’homme que je souhaite évoquer dans ces lignes. Ayant eu le privilège de faire sa connaissance il y a une quarantaine d’années et l’ayant recroisé plusieurs fois jusqu’à ce jour, je voudrais souligner la grande authenticité de son parcours. Jacques Monory a non seulement donné sa vie à la peinture, mais il a de plus tout fait pour mettre en œuvre toutes les conditions pour s’y consacrer physiquement et intellectuellement.
Pour cet artiste, jouant parfois à cache cache avec sa date de naissance, à y faire perdre son latin aux biographes et aux Wikipédiens, la peinture est tout, au point que la frontière entre la peinture et la vie n’existe plus.
Dans ce monde qu'il dit détester, Jacques Monory peint. Il appartient à cette génération de peintres qui retrouvèrent la figuration. L’image photographique hante la peinture de Monory. Ce visible réel dont se sert le peintre est codé. Depuis qu'il peint, Monory interroge la peinture, l'image, la vie.
Cette seule présence au monde qu'il tolère, il la développe, depuis cinquante ans de peintures à travers les thèmes qui l'attirent ou le repoussent : “Meurtres”, “Premiers numéros du catalogue mondial des images incurables”, “Opéras glacés” ou la série de “La vie imaginaire de Jonc’Erouas Cym”. Dans les tableaux de Jacques Monory, la photographie intervient dans tous ses états : clichés personnels mais également photos de presse, magazines, images d’écrans de télévision ou de cinéma. Du rêve, la peinture de Monory a la couleur bleue. Ce bleu manifeste, selon la formulation de Jean-François Lyotard, de « « cette profonde érosion des rapports chromatiques (…), elle est la pulsion de mort agissant dans le champ des couleurs”.
Jacques Monory confirme cette analyse : “Cet insupportable évènement de la mort, j’essaie de l’agrémenter du faste de la tragédie, le colorer de la froideur du roman noir, du thriller bleuté, du délire glacé d'un romantisme dérisoire”. Dans le filtre bleu d’un Monory, les maladies virales de la société sont là. Entre réalité et imaginaire, entre cinéma et rêve, le peintre se met en scène dans ses tableaux et installe son personnage dans ce no man’s land intouchable entre le réel et la fiction. Il y a bien longtemps que le peintre, à la manière des personnages de Woody Allen, dans “La rose pourpre du Caire”, sortant du film pour entrer dans la vie, a franchi cette frontière entre la vie et le tableau. Le peintre aura su construire une image de sa personne en adéquation avec son oeuvre. Jacques Monory est bien un personnage de roman, une silhouette de film, une ombre de polar.
Chroniques du chapeau noir
source: http://imago.blog.lemonde.fr/2012/01/28/la-vie-imaginaire-de-jacques-monory/
La parole de Jacques Monory (Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain)

Quand les attitudes deviennent paroles
Le mercredi, 17 décembre 2014
Regards sur la scène française depuis les années soixante
Ces " Regards sur la scène française depuis les années soixante " dessinent les contours d'un pan de l'art de notre temps, d'un courant particulièrement indocile, indomptable, difficile à cerner et même à définir. Car le terme de performance recouvre à l'évidence des pratiques diverses, se présentant sous des noms variés : happening, actionnisme, art de rue, théâtre total, poésie sonore.... Ces appellations indiquent combien cette notion de performance ne s'en tient pas aux arts plastiques mais dépasse les frontières en direction du spectacle, du théâtre notamment. Dans son introduction, l'ouvrage n'élude pas la question en précisant qu'on ne peut se satisfaire d'une seule définition de la performance. Soulignant ce "Renouvellement des stratégies d'indiscipline", les auteurs décrivent ( avec Eric Mangion ) la performance comme "un terme générique qui englobe toutes les typologies d'actions définies à travers le temps, à savoir happening, event, body art, art action ou interventions plus conceptuelles".
On observera avec les entretiens réalisés auprès d'une douzaine d'artistes que ceux-ci adoptent parfois des appellations diverses, confirmant leur sensibilité réfractaire à toute tentative de classement réducteur.
L'introduction de cette investigation resitue dans les années soixante le contexte dans lequel cette notion de performance s'inscrit. Cet art d'attitudes se développe dans une époque ou coexistent les expressions publiques, où se révèlent les créations théâtrales comme le Living theater de Judith Malina et Julian Beck ou le Bread and Puppet Theater de Peter Schumann et ou la rue connaîtra une primauté politique. Les noms de Ben et Jean-Jacques Lebel, s'ils sont évoqués, ne font pas partie des artistes interviewés, pourtant tous deux acteurs majeurs de cette histoire, Ben pour avoir contribué à l'arrivée du mouvement Fluxus en France et et Jean-Jacques Lebel pour l'importation du happening en Europe. Un peu surpris également de ne pas voir citer une seule fois les noms de Jean Mas proche de Fluxus et ses nombreuses "PerforMas" ou encore de Roland Sabatier, membre moteur de la deuxième génération lettriste.
Chaque entretien, réalisé entre 2011 et 2012, a fait l'objet d'une retranscription en concertation avec chaque artiste qui a validé ensuite le texte final.
C'est donc un témoignage vivant sur un art bien vivant qui rassemble de Julien Blaine à Jean-Luc Verna les composantes de cette pratique artistique décidée à se tenir à l'écart des formats institutionnels et marchands.
Le corps apparaît comme l'outil primordial de cette expression, qu'il s'agisse d'un corps engagé dans un art relationnel avant la lettre où d'un corps matériau soumis à toutes les contraintes comme chez Orlan.
"Le déjeuner sur l'herbe" Groupe Untel intervention non officiel Salon des artistes Français Galeries nationales du Grand Palais 8 avril 1975
Untel
Cas particulier dans cette liste d'artistes, celui du seul groupe présent, Untel. Le groupe Untel fut un collectif d'artistes créé en 1975 à Paris par Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers. Ces copains étudiants d’écoles d’art ont eu pour objectif pendant cinq ans d’aborder «La vie quotidienne en milieu urbain». Dans cet univers que le sociologue américain David Riesman appelait «La foule solitaire», c’est un groupe formé d’individus innommables qui s’en prend aux médias, au marché, au tourisme, à la publicité pour mieux toucher du doigt les maladies de la vie sociale urbaine.
Aujourd'hui la performance aurait-elle acquis droit de cité au sein des institutions comme le Street-art a pris place entre les murs des musées ? Dans les deux cas, c'est l'identité même de cette pratique, marquée par ses valeurs subversives, qui serait en question.
Chroniques du chapeau noir
Interviewer la performance
Mehdi Brit, Sandrine Meats
Manuella éditions
Octobre 2014
ISBN : 978-2-917217-61-0
Source : http://imago.blog.lemonde.fr/2014/12/16/quand-les-attitudes-deviennent-paroles/
Christian Robert-Tissot : le mot est un matériau comme les autres.
Le samedi, 13 décembre 2014
Christian Robert-Tissot Neuchatel 1994
"En 1995, après avoir désherbé un champ dans les montagnes du Jura pour en dégager en creux et à grande échelle le signe du recyclage, Christian Robert-Tissot réalisait que son « travail n’était pas lié à une technique spécifique mais qu’il était plutôt composé d’un ensemble de moyens multiples et convergents ». Dans la même veine, peu après cette première expérience, il installera Perdu de vue, des grandes lettres découpées, telle une enseigne sur le toit d’un bâtiment qui jouxte le Mamco, durant son exposition en 1996. Dès lors, sans pour autant délaisser le territoire de ses premiers travaux, une toile tendue sur châssis, il investiguera tous les supports qui peuvent matérialiser le plus familier et immatériel des « instruments » humains : le langage. Car c’est toujours aux signes linguistiques, qui forment le point focal de son travail, que s’intéresse C. Robert-Tissot. Il en joue, littéralement, dans tous les sens du mot, sans toutefois filer fleurette à l’art conceptuel. C. Robert-Tissot confère aux mots, au vocabulaire populaire, aux vocables particulièrement spécifiques au milieu de l’art, aux expressions stéréotypées et si «tendance » qu’elles nous viennent aux lèvres sans avoir eu le temps d’être tempérées par la réflexion, une densité plastique – parce qu’ils sont peints et mis en forme – une capacité insoupçonnée de réappropriation par le lecteur. Parfois la poésie pure du langage l’emporte, d’autres fois il se laisse gagner par l’enchevêtrement des représentations mentales, d’autres fois encore le jeu l’engage à poursuivre quelque plaisante dérive langagière, tant qu’il ne l’arrête pas au revers d’une réalité qu’il n’avait jusque-là pas pleinement mesurée.
C. Robert-Tissot puise dans une tour de Babel qui ose convoquer la multiplicité. On ne se risquerait à l’imaginer avant l’ère de l’ordinateur… remplissant des carnets (ils auraient pu être bleus) de mots entendus quotidiennement, de phrases à double sens, de qualificatifs déterminants et d’expressions à la mode. Et d’autres (rouges, ceux-là) couverts de multiples graphies, de polices de caractère qui parcourent tout l’échiquier typographique, des sévères caractères bâtons à ceux qui s’émoustillent de courbes et de découpes sauvages, en passant par la sobriété de ceux qui prennent l’apparence du « moderne ». Car l’ouverture à des possibilités illimitées de lecture tient à la convergence réussie de la maîtrise graphique, du travail de la représentation, des jeux des signes et des références."
(Source MAMCO)
Charles Sandison : la parole numérique
Le mardi, 09 décembre 2014
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Grand Palais Paris 2008
Le numérique, matière première de l’artiste
L’artiste est connu pour ses projections générées par ordinateur investissant un espace architecturé. Dans une semipénombre, Charles Sandison plonge le spectateur à travers un labyrinthe de mots mouvants et lumineux. Dans son oeuvre, le multimédia n’est pas uniquement un outil mais devient sujet : la technologie, loin de définir l’art de Sandison, n’est qu’un moyen qu’il utilise pour faire d’un espace physique, un espace mental. Nul doute que si la machine et ses mécanismes n’avaient pas été inventés ou n’avaient pas passionné l’artiste, il aurait trouvé un autre
médium pour exprimer son univers esthétique, poétique et conceptuel.
Un processus de création complexe
Dans sa phase de production, l’artiste recherche avec une rigueur quasi-mathématique la disposition précise des vidéoprojecteurs ; il conçoit un programme informatique complexe qui génère les mots et détermine leur apparition, leur mouvement, leur collision et leur disparition. Ses installations traitent principalement du rapport entre texte et image, entre homme et machine, entre signifiant et signifié. Pour le MUDO-Musée de l’Oise, Charles Sandison a sélectionné un matériel lexical spécifique pour nourrir sa projection : l’inventaire des oeuvres du musée et de nombreux
autres écrits sur le palais comme Les Fortunes et adversitez de Jehan Régnier (1526). Ces univers, ces mots naviguant sur la charpente, viennent hypnotiser le visiteur dès qu’il franchit le seuil de la porte en le faisant basculer dans un autre monde avec pour seul repère, cette cathédrale de lumière. Charles Sandison utilise le mot comme générateur de lien entre le spectateur-lecteur et son oeuvre, entre son oeuvre et l’espace qu’il investit.
Charles Sandison est né en Ecosse en 1969.
Il vit et travaille à Tampere en Finlande
Après avoir investi des lieux prestigieux comme le Grand Palais, le musée d’Orsay, le musée du Quai Branly à Paris ou le Manège à Moscou, l’artiste Charles Sandison a accepté l’invitation du MUDO - Musée de l’Oise. Trois ans après sa dernière installation numérique en France, l’artiste nous livre une création exceptionnelle dans l’impressionnant espace sous-charpente du musée. Pour la réouverture du palais Renaissance, Axis Mundi porte un regard inédit sur cet espace emblématique, réinventant l’arbre universel unissant ciel et terre, passé et présent.