art contemporain

Fred Deux : conter l'art

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  • Le lundi, 17 novembre 2014

"Fred Deud est-il un dessinateur qui écrit, un écrivain qui dessine, un philosophe dans l’atelier ? Né en 1924, l’ancien apprenti-électricien a rencontré un jour la littérature dans une librairie, fait connaissance avec les surréalistes, commence alors, avec de la peinture laque pour bicyclette, à réaliser ses premières « taches » sur papier. Son œuvre fait appel autant au dessin qu’à l’écrit, auteur notamment de quelques grands livres. La Gana (1958) publié sous le pseudonyme de Jean Douassot, Sens inverse (1963), La Perruque (1969) et Nœud coulant (1971) constituent quelques repères sur ce chemin de la création. Il y a aussi des livres uniques (un seul exemplaire ou chaque dessin est accompagné de son texte commentaire.) et des livres d'artistes, textes et dessins de Fred mis en gravure par Cécile Reims-Deux, son épouse.
Dans le silence de son atelier de La Châtre, Fred Deux même une vie consacrée au dessin, à l’écriture, pour mieux se livrer à une introspection nécessaire, loin des modes et des actualités trépidantes du monde de l’art.
Fred Deux est donc dessinateur et écrivain. Mais peut-être est-il avant tout un extraordinaire conteur. La voix, le ton confidentiel, la respiration, le rythme, les silences de Fred Deux participent au climat d’une œuvre discrète voire secrète. On ne peut donc pas s'étonner d'apprendre que l'artiste ait enregistré son autobiographie sonore en 24 cassettes couvrant trente années de vie. Ayant eu le privilège de le rencontrer pour l’entendre parler de son œuvre et surtout de sa vie, j’aurais volontiers imaginé de passer de nombreuses soirées d’hiver, devant le feu d’une cheminée, pour poursuivre ce voyage exceptionnel.
Fred Deux était fait pour la radio et la télévision. Peut-être serait-il insatisfait d'un tel commentaire, lui qui, jour après jour, dans la solitude de son atelier de province, garde le silence."

                                                                                                                                                                                           Chroniques du chapeau noir

Malte Martin : Etre lettre

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  • Le samedi, 15 novembre 2014

Etre

"Être", sur le parvis de l 'ESAM de Caen 2008

(photo : Blog ESAM)

A l’occasion du Mois de l’architecture contemporaine en Normandie, L'école supérieure d'arts et médias de Caen invite le graphiste Malte Martin à imaginer un dispositif d'écriture monumentale qui liera, dans une trilogie, le coeur historique, une place reconstruit après guerre et l'école sur la presqu'ile qui préfigure l'aménagement urbanistique à venir pour la ville.

Malte Martin, designer graphique / plasticien
Né à berlin, le 27 mai 1958
Graphiste et plasticien, il anime un atelier graphique qui explore tous les domaines de la création contemporaine : théâtre, danse, musique, cinéma. Ses influences sont multiples. Il débute son parcours par une formation dans la lignée du «Bauhaus», avant d’intégrer les Beaux-Arts de Paris et entrer dans l’atelier Grapus.
Aujourd’hui, il poursuit son voyage dans le monde visuel avec son atelier graphique et Agrafmobile, théâtre visuel itinérant pour investir l'espace urbain et les territoires du quotidien. Un espace d'expérimentation entre création visuelle et sonore, entre gestes et signes.L’Atelier graphique Malte Martin est un atelier de création visuelle.

Marina Abramovic : le silence est une parole comme le autres

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  • Le lundi, 10 novembre 2014

Abramovic moma 2010

Durant deux mois et demi, l'artiste serbe s'est installée au MoMA à New York pour des face à face silencieux avec les visiteurs. Les participants font état d'une expérience rare dont beaucoup sont sortis en pleurs.

Du 14 mars au 31 mai, Marina Abramovic a passé 700 heures assise sur une chaise au sixième étage du MoMA à New York. L’artiste contemporaine, à qui le musée américain a consacré une importante rétrospective, y a réalisé une performance, The Artist Is Present. Le dispositif est simple : chaque jour, à l’ouverture du musée le matin, Marina Abramovic s’assoit, vêtue d’une longue robe unie, et les visiteurs viennent, un par un, s’installer en face d’elle. Ils se fixent pendant quelque temps, sans échanger aucune parole, jusqu’à ce que le visiteur se lève et laisse la place à un autre. Certains restent deux minutes, d’autres quelques heures. Beaucoup explosent en sanglots. Marina Abramovic joue son rôle de Pythie de Delphes contemporaine et muette. Habituellement, les cartons d’invitation de vernissages sont accompagnés de la mention : « L’artiste sera présent. » Le plasticien présente ses œuvres le temps d’une soirée et s’en va le lendemain, laissant la galerie ou le musée vide. Marina Abramovic, elle, est restée.Un corps à deux têtes. Souvent qualifiée de « grand-mère du performance art », elle est née en 1946 à Belgrade, dans la Yougoslavie rigide de Tito. Elle étudie les Beaux-Arts et, dès 1973, commence à réaliser des actions où elle pousse les limites de son corps. Elle signe une série d’œuvres, Rythm, dans laquelle elle absorbe des psychotropes, se taillade, se brûle et invite les spectateurs à la malmener –, elle affirmera par la suite que « si on laisse le pouvoir au public, on peut être tué ». En 1976, elle rencontre l’artiste allemand Ulay. Les deux travaillent et vivent ensemble. Pendant vingt ans, ils se définissent comme un « corps à deux têtes ». Ils réalisent des scènes où ils se dénudent et s’installent dans l’entrebâillement de la porte d’une galerie, s’entremêlent les cheveux et se collent les lèvres pour respirer le même air, jusqu’à la suffocation. En 1988, ils se séparent et entament une longue marche sur la Muraille de Chine, chacun démarrant aux extrémités opposées et rejoignant l’autre au milieu pour célébrer la rupture de leur relation tumultueuse. Par la suite, Marina Abramovic continuera une carrière seule, participera à la Documenta à Cassel et remportera le Lion d’or à la Biennale de Venise en 1997. Ses créations, avec Ulay ou en solo, ont été recréées à l’occasion de la rétrospective du MoMA.Marina Abramovic fait toujours sensation sans rentrer dans le sensationnalisme. The Artist Is Present, rediffusée sur Internet, a créé une effervescence à New York, où des centaines d’anonymes ont fait la queue devant le MoMA. Le photographe italien Marco Anelli a réalisé des portraits des visiteurs, toujours très émus. La blogosphère s’est entichée de l’événement, un blog ayant même été ouvert intitulé Marina Abramovic Made Me Cry, (Marina Abramovic m’a fait pleurer) (1). Les témoignages évoquent la force du regard de l’artiste, la conversation silencieuse qui s’installe, la douleur ou la joie qui ressortent pendant la performance. Des curiosités ont aussi eu lieu. Une artiste, Anya Liftig, s’est habillée exactement comme Marina Abramovic et les deux ont passé une journée en face à face. Un autre, Amir Baradaran, l’a fait rire en recouvrant son visage de slogans. Une femme est venue à plusieurs reprises, chaque fois habillée de manière différente, dont une fois avec un voile intégral. Paco Blancas, un maquilleur installé à New York, est venu plus de quatorze fois. à l’image d’un « Où est Charlie ? » contemporain, on retrouve son visage à plusieurs reprises sur Internet. « S’asseoir en face d’elle est une expérience qui transforme, a-t-il déclaré, c’est lumineux (…) elle presse le bouton qui fait sortir toutes les émotions. » Le plasticien chinois Tehching Hsieh, qualifié par Marina Abramovic elle-même de « maître » et devenu célèbre après avoir passé un an dans une cage en bois, s’est aussi installé face à l’artiste. L’événement a eu son lot de stars, une frange de l’intelligentsia s’étant passionnée pour la création.Deux minutes ou une journée. Le musicien Lou Reed, le comédien sex-symbol arty James Franco, les actrices Sharon Stone, Isabella Rosselini ou Isabelle Huppert sont venus s’asseoir devant Marina Abramovic. Ces VIPs n’ont pas fait les cinq ou six heures de queue pour arriver à la chaise de l’artiste. Les anonymes raillent ce privilège. Pour eux, l’attente fait partie de l’expérience, l’émotion vient aussi avec la patience. La durée de passage de chaque personne devant l’artiste n’est pas fixe ; ils restent en moyenne environ un quart d’heure mais certains n’ont tenu que deux minutes tandis que d’autres six ou sept heures. Impossible de prévoir combien de temps va durer l’attente. Ceux qui sont venus à plusieurs reprises évoquent les liens qui se créent entre les participants. Un habitant de Brooklyn, venu une dizaine de fois, a attendu plusieurs heures et, au moment d’aller s’asseoir, a laissé sa place au suivant, affirmant qu’il reviendrait à la fin. Au départ, Marina Abramovic  n’avait pas imaginé que cette attente allait faire partie de la performance. Au fur et à mesure, The artist Is Present a dépassé le cadre des deux chaises et s’est étendue au musée en entier. De même, une table la séparait initialement des visiteurs. Au bout d’un mois, elle a jugé que la table représentait un rempart qui freinait le rapport au public et a décidé de la retirer de l’installation. C’est toute la force de Marina Abramovic : être une artiste contemporaine mondialement célèbre et se remettre toujours en question. Elle ose chambouler son travail en pleine action, imaginer des alternatives, assurer une continuité. L’artiste serbe travaille avec le galeriste français Serge Le Borgne sur un projet d’institut, la Marina Abramovic Foundation for the Preservation of Performative Art à Hudson, dont l’ouverture est prévue pour 2012. Dans une ancienne salle de cinéma, elle ne présentera pas son travail mais celui de jeunes performeurs.Marina en larmes. En deux mois et demi, Marina Abramovic aura scruté le visage de plus d’un millier de personnes. Des New-Yorkais, anonymes, artistes ou célébrités ont été émus par son regard fixe et impassible. Sa sérénité n’aura connu qu’une exception. Le soir du vernissage, son ancien compagnon et collaborateur, Ulay, est venu s’asseoir face à elle. La foule s’est tue et Marina Abramovic s’est mise à pleurer. Après quelques minutes, elle a avancé les bras vers lui et lui a serré les mains pendant quelques instants, brisant pour un court instant les règles de sa propre performance.  

( Source Libération.fr Clément GHYS)

Pierre Tilman se lit, s’entend, se voit

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  • Le jeudi, 06 novembre 2014

Le festival POÉSIE MARSEILLE 2014
11ème EDITION

le 6, 7, 8 et 9 Novembre

Parmi les atistes invités : Pierre Tilman

Tilman festival poesie

 

"Il est né en 1944 à Salernes, dans le Var.
Après une quarantaine d’années passées à Paris, il vit aujourd’hui à Sète.

Il est poète, il a publié : « Espèces de listes » aux éditions Galilée en 2012, quatre recueils chez Gros Textes en 2011 et 2013, dont les deux derniers s’intitulent « En même temps » et « C’est l’histoire d’un type ».

Il a écrit la biographie de Robert Filliou, «Robert Filliou, nationalité poète», éditée aux Presses du réel en 2006.

On peut lire sa poésie sous forme de livres mais on peut aussi l’entendre en live.
Lectures publiques sur scène, souvent en compagnie de musiciens (Maguelone Vidal, Chopin Parasol, Eric Barret, Pascal Contet, Jean-Louis Capozzo, Benoît Chevillon).

On peut également voir ses œuvres exposées dans l’espace des galeries, des musées et des centres d’art. Il est artiste :
Une exposition rétrospective intitulée « Tu vois ce que je veux dire » à la Villa Tamaris, centre d’art, la Seyne-sur-Mer, réunissait un grand nombre de ses œuvres plastiques (2012, 2013).

Il expose régulièrement à Paris, galerie Métropolis.
On peut le qualifier de performeur, de poète visuel.

Il est un homme des rues et des bars, un mammifère, un animal cultivé, avec en lui quelque chose de végétal et de minéral. Cela signifie qu’il a un rapport au silence, qu’il est un poète de la vie, qui peut passer beaucoup de temps pour penser aux choses simples.

À propos de mon travail, dialogue avec moi-même.


- Il y a de la sensualité dans ce que tu fais ?
- Ho la la, bien sûr que oui ! Je suis un mammifère, d’abord et avant tout, depuis tant de millénaires. L’intelligence qui ne permet pas de s’éclater et de prendre son pied, je n’en veux pas, même en solde, pas même en promotion, je te la laisse, cadeau !

- Ta poésie et ton travail plastique sont directement reliés à la vie, au vécu.
- Oui, c’est vrai, à l’expérience et à la réalité. Mais ça ne s’arrête pas là. La vie n’est pas seulement vécue, elle renvoie directement à l’esprit, aux mécanismes de la pensée et à leur fonctionnement.

- C’est donc aussi très mental.
- Je te disais que je suis un mammifère mais j’ai l’honneur de faire partie de l’espèce qui a proportionnellement le cerveau le plus développé. Comme disait Picabia, mon crâne est rond pour que mes idées puissent tourner dedans. Je pense, donc j’en profite. Je gamberge, je lis, je parle, je me désespère et je rigole tout seul dans ma tête. C’est mental, c’est réfléchi, c’est cultivé... Sensible, poétique, instinctif... Et lucide. Forcément, tout va ensemble Je ne sais pas pourquoi on passe son temps à faire des divisions dans ce qui va ensemble. À quoi ça sert ? À régner, à juger ? À se vouloir efficace, comme une machine qui ne sait faire que les mêmes boulots ?

- Tu es poète. Tu es artiste, mais tu n’es cependant ni peintre, ni dessinateur, ni sculpteur.
- Je suis chez moi dans les arts plastiques. C’est mon pays, ma famille, ma maison, même si je ne suis, comme tu le fais justement remarquer, ni peintre, ni dessinateur, ni sculpteur.

- Tu restes toujours dans le langage.
- Les mots sont toujours là, sous mes yeux, dans mes mains, dans mon corps, je joue avec eux, je travaille avec eux. Je suis poète, je suis un homme de paroles, mais, en ce qui me concerne, la poésie est également faite de solitude et de silence. Elle est donc liée au fait de se taire et de laisser tomber l’inutilité lassante des explications et des commentaires.

- Es-tu en train de me dire que tu commences à en avoir marre de parler de ce que tu fais ?
- Je préfère le faire."

(source: Festival Poésie Marseille 2014)

Rero : « What you see is what you get »

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  • Le jeudi, 30 octobre 2014

ReroExposition  2014
Galerie Paris-Beijing
Hôtel Winssinger, Rue de l'Hôtel des Monnaies 66, 1060 Brussels

A mi-chemin entre art urbain et art conceptuel, Rero interroge d'un côté le contexte de l'art, de l'autre les codes de l'image et de la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît régulièrement dans ses œuvres : WYSIWYG (What You See Is What You Get). Détournement et auto-censure — il barre ses messages d'un épais trait noir —  sont les maîtres mots de ses recherches sur la négation de l'image.
Fortement imprégné de philosophie et de sociologie, il ne cesse d'interroger les codes de notre société, notamment autour des notions de consommation et d'obsolescence, sans jamais juger mais en proposant au regardeur de le faire. L'artiste questionne les limites de l'intime avec ce que nous rendons public, volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment, notamment sur Internet. Par une construction radicale, où tout doit être montré et rien ne doit être caché, Rero détermine la limite entre l'intérieur et l'extérieur. 
Né en France en 1983, Rero a présenté ses œuvres dans de nombreuses institutions publiques comme le Centre Georges Pompidou, Le Musée en Herbe, le Musée de la Poste, Confluences à Paris ou encore l'Antje Øklesund de Berlin. Plus récemment, son travail a bénéficié de nombreuses expositions en France, aux Etats-Unis, en Italie, en Allemagne et en Suisse.

source : http://www.reroart.com/news/index.html

Rero Centre Pomidou

Installation réalisée dans le cadre de l'exposition EX SITU au Centre Pompidou.
Mai/Juin 2013
en collaboration avec Sarah Mattera

Roland Sabatier : "Regarde ma parole qui parle le (du) cinéma"

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  • Le lundi, 27 octobre 2014

Regarde ma parole

"Regarde ma parole qui parle le (du) cinéma". Film polythanasé. Durée 45’. Présenté le 9 novembre 1983 au Festival d’avant-garde du film. Version vidéo VHS, 46’, Production Psi, 1996.

En 1982, Roland Sabatier achève "Regarde ma parole qui parle le (du) cinéma" qui s’inscrit dans le cadre de la phase terminale du cinéma discrépant et ciselant. De ce film étrange le cinéaste a donné plusieurs versions qui en positionnent différemment le son et l’image. Dans la version la plus récente la bande visuelle dépourvue de toute représentation se contente de faire défiler des séquences indiquant chacune la nature du plan évoqué: “Gros plan”, “Panoramique.”, “Plan américain.”, “Plan de demi ensemble”, etc. Sur ces “images”, le son est constitué par un monologue intérieur d’un cinéaste qui s’interroge sur le devenir de son art. Sa rêverie dérivera à plusieurs reprises sur le tournage qu’il peut suivre de sa place d’un film commercial dont certains faits détermineront à son esprit une multitude d’images, d’allusions et de références en relation avec des scènes célèbres de l’histoire du cinéma. Avec cette réalisation, le film disparaît en tant que film pour ne plus subsister que sous la forme de références génériques relatives au cinéma. En cela l’auteur veut affirmer que “la simple allusion au cinéma reste encore une possibilité d’existence du cinéma”.
Gérard Bermond

Extrait d'un texte publié dans Jeune, dure et pure. Une histoire du cinéma d’avant-garde et expérimental en France. Ed Cinémathèque française et Mazzotta, Milan, 2001.
1982
Exposition Roland Sabatier
Anti-cinéma (lettriste) et cinémas lointains (1964-1985)
Garage Cosmos Avenue des Sept Bonniers 43 1180 - Bruxelles
Belgique,24 octobre – 20 décembre 2014



Jean Mas, le promeneur de mots

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  • Le jeudi, 23 octobre 2014

Mots aux maux mas 1

Jean Mas Galerie Alexandre De La Salle Saint-Paul de Vence 1996

« … Le mot comme action, comme pratique, le mot générateur d'événements, d'œuvres, d'autres mots, dans le système ouvert qu'est l'art, c'est Mas qui le dit, le mot comme objet qui vous tombe sur la tête, et qu'on entend sonner comme si c'était la première fois. Il va récupérer les mots nichés dans les recoins des cages d'escalier…Jean Mas est l'agitateur sémantique de l'Ecole de Nice, déjà si percutante. Avec ses "prises" dans le quotidien du quotidien il nous tend un drôle de miroir...».

Par France Delville - Critique d'Art (extraits)

Performance... PerforMas

La PerforMas est une extension de l’expression plastique de l’artiste. Elle induit un discours critique et déconnecté de nature à mettre en évidence les incontournables incertitudes de l’esprit.

Sa première PerforMas ‘Igloo’ a été réalisée en 1969 à laquelle il a associé les artistes Ben Vautier et Serge III.


SpY, un espion dans la ville

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  • Le lundi, 20 octobre 2014

Spy error

SPY

Le mot "ERROR" a été peint sur la façade d'un immeuble des environs de  Stavanger en Norvège (Nuart Festival 2014)
Street artiste espagnol, SpY est né en 1975 et travaille à Madrid. Ses interventions dans l'espace urbain cherchent à créer une parenthèse dans la vie formattée des citadins. La plus grande partie de sa production provient de l'observation de la ville et une appréciation de ses composants, non pas comme éléments inertes, mais comme palette de matières débordant de possibilités. Les pièces de Spy veulent être une parenthèse dans l'inertie automatisée de l'habitant urbain.

Spy

Récemment , il a réalisé une oeuvre pour La Nuit Blanche à Paris: « I'm not a real Artist ». Maîtrisant le happening urbain, SpY appose pour Nuit Blanche cette phrase en lettres phosphorescentes sur le mur du 73 de la rue du Chevaleret. L’artiste espagnol, qui intervient dans l’espace public depuis les années 80, a commencé avec le graffiti avant de détourner les affiches et le  mobilier urbain qu’il transforme ou reproduit de manière ironique ou décalée avant de les réintégrer dans la rue. Travaillant aussi bien le pochoir, le collage, la soudure, que le bois ou la pierre, ses interventions portent une dimension ludique tout autant que politique qui interpellent le citadin en lui proposant une autre perception de son environnement.

La parole sur l'Art : une liberté publique

  • Par guibert
  • Le mardi, 14 octobre 2014

Ben liberte

Une parole multiforme

La parole sur l'Art prend de nos jours des formes diversifiées et se manifeste sur des supports nouveaux. Le développement désormais incontournable des blogs sur l'art modifie singulièrement l'espace dans lequel s'expriment les acteurs, les spectateurs de la création, jusqu'à des temps récents habitués aux moyens écrits et audiovisuels classiques: journaux, revues, télévision notamment.

Cette multiplication des blogs a pour conséquence l'apparition d'une parole multiforme, détachée de toute autre considération que la ! libre expression individuelle s'adressant à d'autres individus. Dans le même temps, un corps social s'interpose de plus en plus souvent entre l'artiste et le visiteur : les agents de la médiation. C'est bien une corporation de médiateurs qui délivre une parole, présence souvent même incarnée par une sentinelle devant chaque œuvre.
Concernant les artistes, la génération de ceux qui considéraient qu'ils n'avaient pas à s'exprimer autrement que par leur travail est maintenant devancée par celle des artistes qui intègrent la parole dans leur démarche artistique, en font un élément déterminant de l'art. Dans certains cas parfois, cette parole est partie prenante de l'œuvre elle-même.
La parole sur l'art est donc ! diverse. Du critique d'art au commissaire d'exposition, du visiteur à l'artiste, du bloggeur au médiateur, du journaliste au responsable de galerie, toutes ces paroles contribuent à tenter de cerner ce phénomène insaisissable : la création.

Une parole libératrice


Il ne faut pas chercher longtemps dans l'actualité pour trouver les symptômes des oppositions radicales à cette parole. Ces oppositions sont parfois curieusement le fait de certains qui s'expriment au nom de l'art. Les tentatives se multiplient, notamment dans le domaine de l'art contemporain, pour remettre en question ce qui fait la nature même de cette parole : l'ouverture d'esprit, la remise en cause des tabous, des interdits, bref la capacité de concevoir une pensée libératrice.
Cette parole sur l'art, dans toutes ses composantes, constitue finalement un marqueur social et les tentatives pour la disqualifier voire la réduire sont autant d'atteintes à la création. La parole sur l'art, comme l'art, a besoin de cet oxygène : la liberté.
Quand bien même la parole sur l'Art n'accède pas formellement à la sphère du droit, il n'est pas abusif, me semble-t-il, de l'associer au domaine des libertés publiques, ne serait-ce que lorsqu'elle est attaquée. Alors l'alerte qu'elle signale n'est pas étrangère au sort de toutes les autres libertés publiques

Claude Guibert

Photo: Ben Vautier

Sean Hart : la parole s'affiche

  • Par
  • Le lundi, 13 octobre 2014

"Ne pas jeter sur la voie publique"

Sean hart


" D’après une biographie officielle, c’est en 1997 qu’il découvre le potentiel créatif de la rue en tombant nez à nez avec des graffitis dans les rues de Saint-Étienne. Comme toute une génération d’artistes, c’est à leur contact que le jeune homme est entré dans l’art et a conçu son propre langage fait d’apostrophes et de formules philosophiques.
Après une scolarité à l’École Nationale Supérieure des Arts de Strasbourg et de nombreux projets photographiques ou vidéo, il intervient avec la série Night’s Almost Gone sur des matelas laissés à l’abandon dans Paris, travail qu’il prolongera avec Fuck The Sandman. Car la surprise a dû être au rendez-vous pour ceux qui sont tombés, à la dérobée, sur cette affichage non-conforme disposé sur les quais du métro. Fond noir, lettres blanches soulignées, l’artiste emprunte au lexique publicitaire pour diffuser ses appels à la révolte ou à la réflexion. Comme ici à la station Mairie des Lilas. Son intervention se prolonge d’ailleurs dans les rames où le plasticien saisit les espaces réservés en général à la réclame pour y apposer ses “phrases chocs” et susciter un dialogue avec les passagers, premiers spectateurs de son travail. Sean Hart se distingue par la collision entre un propos volontairement intellectuel et un médium qui ne pourrait être plus démocratique."

(Source :http://www.konbini.com/fr/inspiration-2/sean-hart-street-art-metro/ )

La parole est d'Art par Jean-Luc Chalumeau

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  • Le vendredi, 10 octobre 2014

" La parole est d’art Quel beau titre !

Mais il faut bien dire qu’il y a beaucoup de paroles aujourd’hui en matière d’art, surtout s’il est dit « contemporain » : paroles d’admiration, de célébration, de doute, de dénigrement et même de haine. Comment les étudier ? Comment faire le tri ? Un festival ludique au cours duquel elles pourraient toutes être entendues serait peut-être l’idéal. Encore faut-il le faire…"

Jean-Luc Chalumeau
9 Octobre 2014

Passionné par la philosophie, la critique et l'histoire de l'art de Platon à nos jours (du titre de l'un de ses ouvrages paru chez Vuibert), Jean-Luc Chalumeau a enseigné l à Sciences Po, l'EFAP, l'ICART, l'ENA, l'université Paris VIII et l'université Paris III. Après avoir dirigé la revue 'OPUS International' de 1981 à 1995, il est à la tête de la revue 'Verso Arts et Lettres'. Egalement auteur, Jean-Luc Chalumeau a publié une trentaine de livres dont la trilogie des 'Deux cents plus beaux' aux éditions du Chêne et celle des peintres (' Othon Friesz', 'Vermeer') et courants (' Fauvisme', 'Cubisme') au Cercle d'Art.

Pierre Tilman, au pied de la lettre

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  • Le mardi, 07 octobre 2014

Il suffit d'un coup de D


A l’image de son oeuvre, Pierre Tilman est un artiste discret. Quand d’autres traversent l’espace en soulevant la tempête, lui chemine discrètement le long du sentier de la création. Loin de la grande route d’une carrière à construire, Pierre Tilman emprunte un chemin buissonnier sur lequel il va trouver la matière de son œuvre. De l’enfance il a conservé le goût du jeu, des petits soldats de plomb, des lettres de couleur.
Je l’avais croisé une première fois au tout début des années soixante dix et remarqué à l'époque sa timidité.  Vingt cinq ans plus tard, je l’ai retrouvé toujours sur la réserve et la retenue, mais l’œil vif et l’esprit en alerte permanente.
Ecrivain, poète, il est amoureux des mots. Plasticien, il a pris les mots au pied de la lettre et créé un univers où ces mots sont devenus des choses dont il est le grand ordonnateur.
Chez Pierre Tilman, le mot vert est vert et le mot rouge est rouge. Et quand le mot «Doute» éclairé porte son ombre au sol, il y a bien l’ombre d’un doute.

                                                                                                                                                                                                 Claude Guibert

Pierre Ardouvin : le souvenir et la transmission

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  • Le vendredi, 03 octobre 2014

Tu ne dis jamais rien

Ardouvin rouen

Pierre Ardouvin: exposition "Tu ne dis jamais rien"  Grandes Galeries de l’Ecole supérieure d’art et design, Rouen 2014

"Sur fond de chansons populaires et de costumes seventies, le travail de Pierre Ardouvin procure d’emblée un sentiment imprécis de familiarité et de mal-être. Partagé entre le dessin et l’installation, il agit comme un théâtre de la citation, de situations et d’objets intuitivement reconnaissables, qui convoque les souvenirs personnels autant que la mémoire collective. Dans une grammaire de cinéma et un vocabulaire du cliché, de la vignette ou du cartoon, il se développe en constructions douces-amères, fonctionnant comme des images, laissant en suspens des narrations à peine amorcées, suscitant simultanément plaisir et inconfort. Pierre Ardouvin fait flotter dans son œuvre la nostalgie d’une maison de famille abandonnée, le souvenir désuet d’un décor de films français des années 1950, la sensation de fatigue et de lourdeur du petit matin après la fête… autant d’affects réactivés dans un mélange d’humour, de kitsch et d’ironie.

Pierre Ardouvin est un enfant des années 1960 et 1970. Son œuvre perpétue le souvenir des mutations sociales et politiques de cette époque-là, du conflit des générations, de la fin des Trente Glorieuses. Elle porte la vision désenchantée d’un monde revenu de ses utopies et se fait mélancoliquement l’écho d’une société en mutation, de cultures en voie de disparition. À l’analyse et au concept, il oppose le sensible et l’expérience. À la prospective, il préfère l’empirisme. À l’objectivité froide de l’histoire, et à l’impossibilité d’une histoire de sa propre vie, il réagit par le souvenir et la transmission. Ses œuvres sont des tableaux vivants d’archétypes de la culture collective. Elles associent la mémoire singulière du vécu individuel et des représentations partagées du passé, perçues comme des effets d’identité. Jouant sur l’empathie, elles ont une force de rassemblement collectif, elles sont des fables intimes de la modernité."

Olivier Grasser   (source ADIAF)

Ben Vautier : la parole doute.

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  • Le mardi, 30 septembre 2014

Chercheurs d'art

Les mots et la parole dans l'oeuvre de Ben Vautier ne sont plus à découvrir, ils sont partie prenante d'une démarche développée depuis plus de cinquante ans. En 1975, lors du tournage du film "Chercheurs d'art" chez Ben sur les hauteurs de Nice, l'artiste se livrait à l'autocritique de cette parole délivrée tout au long  de ces années.

Tournage chercheurs d art ben3

Film "Chercheurs d'art" 1975 réalisation Claude Guibert

La Fondation du doute

Aujourd'hui, ce doute s"institutionnaliste avec la création à Blois de la Fondation du doute :

" Sur près de 1 500 m2, 50 artistes, 300 œuvres sont rassemblées par Ben, Gino Di Maggio, avec la collaboration de la Fondation Mudima de Milan, de Caterina Gualco et de nombreux artistes. Ce nouveau site est à la fois un lieu vivant, un réservoir d’idées avec le Centre Mondial du Questionnement, un espace d’expression, d’interrogation sur l’art, ses limites ou ses frontières.

La Fondation du doute est un lieu singulier. Ben Vautier l’imagine empli de la liberté des lieux en mouvement, animé de ce flux qu’il porte avec lui depuis cinquante ans. La Fondation du doute est ouverte à toutes les formes, à tous les possibles pourvu qu’ils nous surprennent, qu’ils nous amusent, qu’ils nous persuadent que l’art, comme le dit si justement Robert Filliou, « est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». La vocation de la Fondation du doute est d’accueillir artistes, théoriciens, chercheurs, de créer une résidence vivante où les publics se rencontrent.

Comme pour Fluxus dont l’esprit occupera, par les œuvres présentées, les espaces physiques - œuvres et documents - la Fondation du doute doit promouvoir la « concomitance », l’importance de la non-importance, les détails de la vie, le tout possible, l’idée, l’humour, l’« event », la théorie, le manifeste, l’action, et, comme l’imagine Ben, un Art Total. La mécanique du doute pèse le pour et le contre, capte toutes les voix, enregistre et transmet, mélange et malaxe, mesure les limites de l’art, s’interroge et interroge les frontières.

 La Fondation du doute est un lieu d’apprentissage ; implantée au sein d’un pôle d’enseignement artistique (Ecole d'art et Conservatoire de musique et théâtre à Rayonnement Départemental - Agglopolys), elle ouvre de nouvelles perspectives de recherches, une pédagogie de l’écoute, de l’échange, de l’action. John Cage disait qu’« il n’est pas nécessaire que tous les sons soient organisés par un auteur ou par une intention, il suffit simplement que quelqu’un les écoute ». Pour comprendre, apprenons à tout écouter.".

Pierre Fraenkel : la parole fait le mur

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  • Le jeudi, 25 septembre 2014

Que serais-je sans toit ?

Son mode opératoire est simple : il prend son pot de peinture et de colle sous le bras, dégote un panneau d'affichage libre, et passe à l'acte devant le regard surpris des passants et parfois même de la police. Pourtant, cette pratique est totalement légale : « Tout le monde peut utiliser ces panneaux si c'est à but non lucratif. Mais personne ne le fait sauf les associations. Moi, mon rôle, c'est de dire que si un jour les gens ont quelque chose à dire, ils peuvent le faire avec ce support. »
Lui ne s'en priva pas, collant à tout va. Jusqu'à 250 affichages dans toute la France. Car il faut coller beaucoup pour être vu, dans la mesure où une œuvre peut être recouverte 10 minutes après la pose. « C'est le revers de la médaille mais ça en vaut le coup », confie l'artiste. Il aime bien rester et voir la réaction des passants, et découvrir le sens qu'elle prend sous d'autres yeux, des sens auxquels il n'avait même pas pensé.
Frankael
Mais comment un artiste sortant des Beaux-Arts en vient à investir la rue ? Il y a bien sûr la difficulté à se faire une place dans le monde de l'art, mais aussi un déclic venu d'un négatif trouvé par terre il y a cinq ans, représentant deux gamins dans les années 30. « Je suis curieux et sentimental, alors je l'ai développé en grand format et affiché de façon sauvage. J'ai ensuite acheté beaucoup de photos sur les marchés aux puces. Pour moi, elles ont un caractère vivant, c'est un moment qui a existé et que j'aime faire revivre », nous dit-il en nous montrant une photo d'un inconnu dans son portefeuille, côtoyant celle de son neveu.
Un impact visuel
Après les images, est venu le temps des mots, « un langage plus rapide et plus lisible». Mais il y avait un hic, un problème d'orthographe : « Plutôt que de me galérer à faire des fautes, j'ai commencé à écrire des mots phonétiquement. Je me suis rendu compte que je faisais de la poésie, que cela avait plus de force visuellement», déclare celui qui ne ne s'embarrasse plus à conjuguer le verbe faire mais écrit vite «fée », bien «fée ».
Extait de Pierre Fraenkel s'affiche   (www.jds.fr)

Untel : une page blanche dans la ville.

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  • Le mardi, 23 septembre 2014

350 mètres d’images en continu pour les Rencontres de la photographie d’Arles, en juillet 1976

Untel arles 76

Dans cet univers que le sociologue américain David Riesman appelait «La foule solitaire», c’est un groupe formé d’individus innommables qui s’en prend aux médias, au marché, au tourisme, à la publicité pour mieux toucher du doigt les maladies de la vie sociale urbaine. Le groupe Untel fut un collectif d'artistes créé en 1975 à Paris par Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers. Ces copains étudiants d’écoles d’art ont eu pour objectif pendant cinq ans d’aborder « La vie quotidienne en milieu urbain ». Déjà le nom du groupe annonce cette volonté de situer cette action dans un anonymat peut-être destiné à fondre leur regard dans un environnement où chacun ignore l’autre, où l’invisibilité des individus contribue à l’abandon d’un regard critique.
Avec leur action lors des Rencontres photographiques d'Arles en 1976, ces artistes anonymes donnent la parole au public dans les rues de la ville en mettant à leur disposition cette longue page blanche.

Fred Forest : le blanc envahit la ville

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  • Le jeudi, 18 septembre 2014

Fred Forest : XIIe BIENNALE DE SÃO PAULO octobre 1973 GRAND PRIX DE LA COMMUNICATION DE LA XIIe BIENNALE POUR UNE SÉRIE D'ACTIONS ET D'INSTALLATIONS

Implantation dans l'espace de la Biennale d'une douzaine de lignes téléphoniques. Les téléphones sont mis en scène sur des socles blancs, disposés frontalement, face au public. Le public prend connaissance des appels amplifiés sur place. Ces appels continus émanent de tout le territoire brésilien. Ils sont très nombreux. L'invitation à la participation par le réseau téléphonique est répétée tous les jours par les grands journaux quotidiens ainsi que par les radios et la télévision "O Globo". Les personnes qui appellent disposent de deux minutes pleines pour passer leur message, diffusé par des haut-parleurs, avant d'être coupés par un dispositif technique.

- Série d'interventions de presse incitant le public à rédiger des messages qui sont affichés sur les cimaises de la Biennale, dès leur réception postale.

- Série d'émissions, T.V. et radio, réalisées avec la critique d'art Aracy Amaral, proposant plusieurs actions interactives en direct.

L'une d'elles mobilisera plus de 300 taxis dans une course poursuite à travers les rues de la ville...

- Installation fixe réalisant "l'autopsie et l'analyse électro-sociologique de la rue Augusta" en temps réel, 60 moniteurs de télévision installés Galerie Portal, tandis qu'une caméra couvre en continu la rue sur toute sa longueur, action dénommée "petit musée de la consommation".

- Série d'actions urbaines effectuées dans différents lieux publics : supermarchés, stades, places publiques, écoles de samba… La dernière de ces actions, "le blanc envahit la ville", consiste à faire déplacer dans le centre de São Paulo, brandissant des pancartes blanches à bout de bras, une quinzaine de personnes. Cette action réunit plusieurs milliers de curieux, bloquant la circulation deux heures durant, se soldant finalement par l'arrestation de Forest. Interrogé pendant dix heures au siège du D.O.Forest sao polo

Toutes ces actions de Fred Forest doivent, pour prendre sens, être replacées dans le contexte politique de l'époque. Le pays est dirigé par des militaires qui imposent depuis plusieurs années un régime de répression. Tout au long de son séjour l'artiste bénéficie de la complicité active des journalistes d'opposition. Le " prétexte " de l'art lui donnera une liberté critique qui fera de lui l'artiste " contestataire " de la Biennale, et en fera sa figure emblématique.  

Source : http://webnetmuseum.org/html/fr/expo-retr-fredforest/actions/08_fr.htm#text

Exposition "Pierre Tilman, la parole est d'Art" à la galerie Le Garage à Orléans

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  • Le mercredi, 03 septembre 2014

Ecrivain, artiste plasticien, performeur, Pierre Tilman est l'artiste le mieux à même de représenter l'esprit du projet du Festival "La parole est d'Art". Michel Dubois, directeur de la galerie Le Garage à Orléans a accepté d'organiser une exposition  "Pierre Tilman, la parole est d'Art"  comme vitrine de préfiguration du projet de festival proposé à la ville d'Orléans.

Tilman performance

    Pierre Tilman, lecture/performance dans l'exposition "Annoncez la couleur"
avec Gérard Fromanger à "A cent mètres du centre du monde" Perpignan 2014

L'homme de « Chorus »
« Celui qui fut dans l’oeil du cyclone lorsque, avec la revue Chorus, et son ami Jean-Pierre Leboul’ch, il contribua à promouvoir l’oeuvre de Ben, Daniel Biga, Marcel Alocco, Serge Oldenburg, Roland Flexner, Jacques Monory, Gérard Fromanger ou Jean-Pierre Raynaud, a pris du recul et, pour cultiver sa véritable identité d’artiste, a pris le temps et le rythme qui lui convenaient le mieux. La discrétion, la réserve de l’homme cachent pourtant la vitalité d’un artiste qui aime les mots et les choses.
D’ailleurs ses mots sont des choses et ses choses forment des mots.

Les chemins buissonniers
Ecrivain et poète, il sait bien de quoi sont faits ces mots dont il joue si aisément. Pour l’artiste plasticien, le plaisir continue. Avec quelques objets de bricolage, quelques petits soldats en plastique, l’art se prolonge comme un jeu d’enfant. Pierre Tilman prend son temps ou plutôt perd son temps : c'est le moyen qu'il a trouvé sur ses amis artistes pour trouver la distance, prendre le recul et, toujours à la merci d'un chemin de traverses, échapper au rythme effréné de la compétition artistique. N'allons pas jusqu'à croire que Pierre Tilman offrira sa dépouille au
monument à l'artiste inconnu. Son monument à lui ne ressemblera pas à une architecture pompeuse. Son oeuvre se dispersera, légère comme une plume, d'une mémoire à l'autre, d'une lecture à la suivante, mais avec une résistance au temps que lui envieront les cénotaphes vaniteux. Vous voyez ce que je veux dire.. » Claude Guibert

Projet du Festival La parole est d'Art pour la ville d'Orléans

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  • Le lundi, 01 septembre 2014

Le projet de Festival La parole est d'Art fait l'objet actuellement d'une proposition en direction de la ville d'Orléans. Plusieurs lieux culturels sont sollicités pour participer à la mise en oeuvre du festival :

La parole des artistes
Collégiale Saint-Pierre le Puellier : « La parole est d'art ! »

Élément central du dispositif , le témoignage personnel des artistes présenté dans une exposition composée avec les trois cents quarante modules vidéo de l’ Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain dans une scénographie de modules habitacles.


La parole de la médiation
Musée des Beaux-arts d’Orléans : La médiation dans l'art

Proposer à l'association des amis du musée des Beaux-arts d'Orléans d'initier dans le cadre de ses activités, l'évocation de cette question : qu'est-ce la médiation dans l'art ? Comment cette parole s'exprime-t-elle, quel est son enjeu, sa mission, sa responsabilité ?

La parole virtuelle
Médiathèque d’Orléans : Internet, nouvelle agora de l'art ?

Internet, notamment avec la prolifération des blogs sur l'art, deviendrait-il la nouvelle agora pour débattre de l'art contemporain ? En contrepoint, exposition « Tout comme unique » de Pierre Tilman.

Le discours dans l’oeuvre
ESAD : Le discours dans l’oeuvre

L'initiative de l'ESAD est sollicitée pour prendre part, avec les étudiants, à la mise en valeur de la parole dans l'Art.
 

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