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Palais de Tokyo Paris :" I ♥ John Giorno"

  • Par
  • Le lundi, 23 novembre 2015

Giorno2

John Giorno (né en 1936) est une figure majeure de l’underground new yorkais des années 1960 et de la Beat Generation, où il a nourri sa poésie de la méthode du cut up et a composé ses premiers poèmes sonores. Afin de rendre la poésie accessible à tous, il a fondé dès 1965 « Giorno Poetry Systems », label qui a édité une quarantaine d’albums, et « Dial-a-poem » en 1968, un service poétique par téléphone proposant des poèmes audio.

Reconnu comme l’un des poètes les plus influents de sa génération, John Giorno n’a cessé de faire déborder son œuvre du livre. Dans les nouveaux espaces du Palais de Tokyo, il intervient sur la surface des murs avec un nouveau chapitre de ses Poem Paintings, réalisés à partir de courts extraits de ses textes. Ces phrases elliptiques sont projetées en grandes lettres sur la surface d’une toile ou d’un mur pour réaffirmer, par un jeu de couleurs et de formes, toute leur force d’expression.

Le poème, déplacé hors de la page, est confronté à de nouveaux contextes. Cette poésie visuelle, qui fait résonner l’acidité du verbe à des couleurs stridentes, devient à son tour espace pictural. L’écriture se fait alors dessin et le mot, image.

(source : Palais de Tokyo)

 
 
Giorno
 
Palais de Tokyo Paris
 
28/09/2012 - Fin indeterminée
 

 

Quand les attitudes deviennent paroles

  • Par
  • Le mercredi, 17 décembre 2014

Regards sur la scène française depuis les années soixante

Interviwer la performance

Ces " Regards sur la scène française depuis les années soixante " dessinent les contours d'un pan de l'art de notre temps, d'un courant particulièrement indocile, indomptable, difficile à cerner et même à définir. Car le terme de performance recouvre à l'évidence des pratiques diverses, se présentant sous des noms variés : happening, actionnisme, art de rue, théâtre total,  poésie sonore.... Ces appellations indiquent combien cette notion de performance ne s'en tient pas aux arts plastiques mais dépasse les frontières en direction du spectacle, du théâtre notamment. Dans son introduction, l'ouvrage n'élude pas la question en précisant qu'on ne peut se satisfaire d'une seule définition de la performance. Soulignant ce "Renouvellement des stratégies d'indiscipline", les auteurs décrivent ( avec Eric Mangion ) la performance comme "un terme générique qui englobe toutes les typologies d'actions définies à travers le temps, à savoir happening, event, body art, art action ou interventions plus conceptuelles".
On observera avec les entretiens réalisés auprès d'une douzaine d'artistes que ceux-ci adoptent parfois des appellations diverses, confirmant leur sensibilité réfractaire à toute tentative de classement réducteur.
L'introduction de cette investigation resitue dans les années soixante le contexte dans lequel cette notion de performance s'inscrit. Cet art d'attitudes se développe dans une époque ou coexistent les expressions publiques, où se révèlent les créations théâtrales comme le Living theater de Judith Malina  et Julian Beck ou le Bread and Puppet Theater de Peter Schumann et ou la rue connaîtra une primauté politique.  Les noms de Ben et Jean-Jacques Lebel, s'ils sont évoqués, ne font pas partie des artistes interviewés, pourtant tous deux acteurs majeurs de cette histoire, Ben pour avoir contribué à l'arrivée du mouvement Fluxus en France et et Jean-Jacques Lebel pour l'importation du happening en Europe. Un peu surpris également de ne pas voir citer une seule fois les noms de Jean Mas proche de Fluxus  et ses nombreuses "PerforMas" ou encore de Roland Sabatier, membre moteur de la deuxième génération lettriste.
Chaque entretien, réalisé entre 2011 et 2012, a fait l'objet d'une retranscription en concertation avec chaque artiste qui a validé ensuite le texte final.
C'est donc un témoignage vivant sur un art bien vivant qui rassemble de Julien Blaine à Jean-Luc Verna les composantes de cette pratique artistique décidée à se tenir à l'écart des formats institutionnels et marchands.
Le corps apparaît comme l'outil primordial de cette expression, qu'il s'agisse d'un corps engagé dans un art relationnel avant la lettre où d'un corps matériau soumis à toutes les contraintes comme chez Orlan.

Dejeuner sur l herbe untel

"Le déjeuner sur l'herbe" Groupe Untel intervention non officiel Salon des artistes Français Galeries nationales du Grand Palais 8 avril 1975

                                                                 

Untel

Cas particulier dans cette liste d'artistes, celui du seul groupe présent, Untel. Le groupe Untel fut un collectif d'artistes créé en 1975 à Paris par Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers. Ces copains étudiants d’écoles d’art ont eu pour objectif pendant cinq ans d’aborder «La vie quotidienne en milieu urbain». Dans cet univers que le sociologue américain David Riesman appelait «La foule solitaire», c’est un groupe formé d’individus innommables qui s’en prend aux médias, au marché, au tourisme, à la publicité pour mieux toucher du doigt les maladies de la vie sociale urbaine.
Aujourd'hui la performance aurait-elle acquis droit de cité au sein des institutions comme le Street-art a pris place entre les murs des musées ? Dans les deux cas, c'est l'identité même de cette pratique, marquée par ses valeurs subversives, qui serait en question.

                                                                             Chroniques du chapeau noir

Interviewer la performance
Mehdi Brit, Sandrine Meats
Manuella éditions
Octobre 2014
ISBN : 978-2-917217-61-0

Source :  http://imago.blog.lemonde.fr/2014/12/16/quand-les-attitudes-deviennent-paroles/

Lebel, parole rebelle

  • Par
  • Le mardi, 25 novembre 2014

" Figure emblématique d'une génération d'artistes qui a contribué à la « révolution culturelle » dans les années 1960, Jean-Jacques Lebel (né en 1936, Jean-Jacques Lebel vit et travaille à Paris) s'est toujours attaché à concilier démarches artistiques et philosophie de vie. Exclu du mouvement surréaliste avec Alain Jouffroy en 1960, l'ensemble de son parcours notamment plastique se revendique et se marque néanmoins de la pensée de André Breton, du travail de dadaïstes tel que Max Ernst, et de l'esprit de Marcel Duchamp.
À ce contexte se greffe également un entourage d'ordre plus philosophique au travers de rencontres dans ces mêmes années avec Gilles Deleuze, Félix Guattari... Le chemin de Jean-Jacques Lebel croise alors des personnalités artistiques aux activités hétérogènes mais tous enclin à mettre en avant « l'action poétique comme activateur des contradictions de notre société industrielle ». Des rencontres qui conjuguent ainsi poésie, peinture, théâtre, engagement politique dans une série de happenings ou de performances dont Lebel est le premier organisateur en Europe, reprenant par là-même les idées avancées et mises en place par Allan Kaprow à New York. Le happening se veut alors comme un prolongement de l'Action Painting en dehors de la surface plane du tableau, investissant divers espaces et rejoignant les théories d'Antonin Artaud sur le théâtre. Dans cet esprit et en réaction  au climat politique de l'époque, Lebel co-organise avec Alain Jouffroy l'Anti-Procès en 1960, réunissant des artistes aussi différents que Brauner, Matta, Dufour, Rauschenberg, Tinguely, Michaux, Fontana, Erró, Fahlström et Lam... dans un mixage de théâtre total, happening, exposition et permettant à chacun d'eux de jouir de « l'absolu liberté de faire ce qu'il voulait » et de devoir « simplement affirmer avec les autres son opposition à la guerre d'Algérie ».
En 1961, il prend l'initiative du Grand Tableau Antifasciste collectif, sequestré par la Questura de Milan pendant 23 ans. Dans la continuité de l'Anti-Procès, il met en place à partir de 1964 le Festival de la Libre Expression et à partir de 1979 le Festival International de Poésie Directe Polyphonix, mêlant arts plastiques, vidéo, musique, performance, poésie... On retient en 1965 le happening Dechirex  de Lebel lors du deuxième Festival de la Libre Expression qui s'est articulé sur le refus de la suprématie de la voiture dans l'espace social : une 4 CV Renault était présente comme « personnage » dans cette manifestation. A la fin du happening, le public s'y est violemment attaqué, la réduisant à presque rien. Le lendemain,  l'artiste Ben est entré les yeux bandés dans la foule agitant une hache de pompier. À l'idée de cette violence, Jean-Jacques Lebel répond : « la violence toute relative de nos soirées contenait toujours de l'ironie, mais il est vrai que le sens de l'humour des uns peut violer la sensibilté des autres ».
Si les activités artistiques de Jean-Jacques Lebel sont reconnues depuis les années 1960 à nos jours  dans le champ de la performance, il n'en demeure pas moins un artiste plasticien revenu « d'exil » dans le monde de l'art et de l'exposition en 1988. Il s'en était retiré 20 ans plus tôt afin de ne pas devenir un artiste domestiqué. Ecriture, collage, peinture, sculpture, installation, action directe sont associés dans les œuvres de Lebel à la sexualité, à la vie quotidienne, politique et philosophique avec pour fil conducteur de dadaïser la société (Portrait de Nietzsche, 1961 ; Portrait de Rauschenberg, 1961 ; Monument à Félix Guattari, 1995)."  (source: Les presses du réel)

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